L'Islande est souvent surnommée "Terre de feu et de glace". Avec ses nombreux glaciers et volcans, sur un si petit territoire, on peut dire qu'elle porte bien son nom.
Nous avons toujours été grandement attirés par ce pays, par tous ses paysages uniques, mais ce qui nous a décidés à nous y rendre cette fois-ci, c'est bien évidemment l'éruption du volcan Geldingadalur. Depuis le temps que nous rêvions de voir la lave en fusion ! On aime tellement la géologie et plus particulièrement les volcans - on garde des souvenirs forts du Bromo et du Kawah Ijen en Indonésie, ou encore du Villarrica et du Chaitén au Chili. Bref, on est un peu stressés car le Geldingadalur s'arrête et repart aussi soudainement qu'une averse au Kirghizistan... Alors on croise les doigts pour qu'il crache au moment où nous arriverons là-bas. Et scoop, c'est bel et bien un volcan éteint qui nous accueille en terre islandaise... Flute de Bruc, on espère que ça ne va pas durer. Nous commençons donc par ce qui était prévu, par le trek du Laugavegur, qui est juste grandiose, puis nous allons récupérer notre Dacia Docker, qui nous transportera et fera aussi office de maison pour le reste du voyage.

Oh mais que vois-je ?
Après avoir récupéré la voiture, on vérifie les caméras de contrôle et, noooon, incroyable, on voit que le volcan crache. TROP GÉNIAL ! En fait, il attendait juste qu'on ait fini notre trek tranquillement. En plus, c'est la fin d'après-midi, on va avoir le temps de profiter du coucher de soleil là-bas.
Le volcan Geldingadalur, round 1
Ni une ni deux, on se met en route, on se gare au parking visiteur et on entame la marche d'approche. Elle n’est pas si évidente que ça, ça grimpe bien et il n’y a pas de vrai sentier puisque l’éruption est toute récente. Mais on est tellement excités qu'on avale les montées comme des biscottes au petit-déjeuner.

Malheureusement, le temps se gâte, il commence à pleuvioter et une brume épaisse se lève, partout. On ne voit plus rien. Geoof commence à se décourager : quasi 3 heures de marche pour ne rien voir, notre rêve semble nous filer sous le nez. Et là, subitement, aussi vite qu'elle est arrivée, la brume s'en va. La nuit est en train de tomber, mais il reste encore quelques jolies couleurs de fin de journée, puis de toute façon ce n'est pas le plus important, on aperçoit et on entend le cratère au loin qui rejette de la lave. Nous sommes en euphorie totale. On prend des milliers de photos, mais il fait tellement chaud à la surface sur volcan qu'il n'est pas évident d'en faire des nettes et jolies, il y a toujours des vagues de flou, comme l'été sur les routes.
Bref, on finit par arriver à un point du sentier où nous sommes assez proches du cratère, à environ une centaine de mètres. C'est tellement magnifique et hypnotisant : le bruit, les couleurs, les textures. On entend les roches se fendre puis se solidifier. On repère un groupe qui continue à l'aveuglette dans la nuit sur une colline et on décide de les suivre. Grand bien nous en a pris ! De l'autre côté de la colline, il y a littéralement des rivières de lave avec un débit dingue. Le spectacle est encore plus grandiose, le paysage se façonne et se remodèle à chaque minute. C'est vraiment irréel, tant et si bien qu’on ne voit pas le temps passer. La chaleur de la lave réchauffe la nuit glaciale d'Islande, on n'a même pas froid. On aurait pu rester des jours ici, mais il faut quand même aller dormir.
C'est tellement beau
OUPS : Comment on s'est intoxiqué lors de notre retour vers la voiture...
Après cette incroyable expérience, il est difficile de partir et de passer à autre chose mais il y a tant à voir en Islande... On se promet de garder du temps pour un deuxième passage au volcan.
2 semaines plus tard...
Le volcan, round 2
Pour notre dernière nuit sur l'île, nous hésitons à aller au sud car il y a une alerte aux aurores boréales, mais avec une grosse couverture nuageuse, les chances sont faibles. Nous décidons quand même de redescendre pour aller voir le geyser. Sur le chemin du retour, nous vérifions la caméra du volcan, et là, mais nooon, alors qu'il s'était assoupi depuis 10 jours, le volcan Geldingadalur est reparti de plus belle. Ni une ni deux, nous changeons de route et nous nous rendons au volcan.
L'incroyable clip de Kaleo devant le volcan
Une fois là-bas, nous constatons que la lave a bien coulé et que le paysage en est totalement modifié. Cette fois-ci, peu de nuages, pas de pluie, pas de brume. Nous arrivons rapidement au bout du chemin et là, c'est l'extase la plus totale : la lave est à nos pieds, le cratère à à peine quelques dizaines de mètres. C'est dingue, c'est comme la première fois où nous sommes venus, mais mille fois mieux. Il y a toutes les textures, liquide, solide... Le cratère s'en donne à cœur joie, ça pète dans tous les sens. On dirait qu'il y a de l'orage, mais non. Un groupe d'Américains fait griller du pop-corn et des chamallows directement sur la lave... Ah, ces Américains ! Je ne sais pas comment ils font, car nous, nous n'arrivons pas à rester plus de 30 secondes face à la lave. La chaleur qui s'en dégage est telle qu'on sent nos sourcils (bien broussailleux pour Geoof) commencer à crépiter.
Hypnotisant...
Pour couronner le tout, cette fois-ci, nous avons bien le coucher de soleil, qui offre une lumière fantastique, tantôt rose, tantôt orange, tantôt violette. C'est une atmosphère unique.
L'accès à la petite colline qui mène aux rivières de lave est impossible car la lave l'a encerclée. Nous prenons quand même de la hauteur sur une autre colline, et nous nous rendons mieux compte du spectacle. En plus, la nuit est tombée, il y a de la lave partout autour de nous. Tout est orange, et le cratère, qui a sensiblement grossi depuis notre première visite, ne cesse d'en projeter dans tous les sens. Une fois de plus, nous ne voyons pas le temps passer, baignés dans cette douce chaleur. Nous avons du mal à partir, surtout que cette fois-ci, ce sera un départ définitif. Franchement, je crois que le spectacle de ce soir est la plus prodigieuse expression de la nature à laquelle j'ai eu la chance d'assister. J'en ai encore des frissons en écrivant ces lignes.
Bref, aux alentours de deux heures du matin, nous décidons quand même de rentrer, en traînant des pieds et en nous retournant toutes les deux secondes. Mais cette fois-ci, pas de raccourci, et nous avons nos frontales, donc le retour à la voiture se fait sans encombre. Nous apercevrons même une très, très, très légère aurore boréale au loin avant d'aller nous coucher pour la dernière fois en Islande terre de feu et de glace.
From Geldingadalur with love.

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